Goalkeepers Event: Quand l’Afrique étonne même Bill Gates avec ses innovations sanitaires

Le 4 juin 2025, à Lagos, au Nigeria, l’Afrique a signé un exploit. Ce n’était pas seulement un événement de la Fondation Gates. C’était une célébration de talents, d’énergie, de vision, avec en bonus une bonne dose de fierté continentale. Même Bill Gates n’en revenait pas.

Le Continental Hotel, transformé pour l’occasion en bunker chic – fouilles de sécurité dignes d’un sommet présidentiel, sacs miniatures autorisés pour les dames, pièce d’identité obligatoire, était en effervescence. Dans le hall, les journalistes sirotaient leur eau pétillante pendant que défilaient des cortèges de berlines transportant la crème de la jeunesse africaine:innovateurs, entrepreneurs, leaders communautaires. Ambiance tapis rouge, mais version ODD.

À 18 heures tapantes, les portes de la grande salle s’ouvrent. Et là, surprise générale: Bill Gates fait son entrée, suivi d’Aliko Dangote. Même les objectifs des caméras semblaient intimidés. Les deux géants s’installent sous un tonnerre d’applaudissements. Un parfum d’histoire flottait dans la salle.

Moment fort de #Goalkeepers2030, célébrant l’innovation africaine

Et cette histoire allait s’écrire au féminin. Deux jeunes femmes ont volé la vedette, et le cœur du public.

Célébrer les femmes

Ifeoluwa Dare-Johnson, jeune trentenaire nigériane, fondatrice de Healthtracka, monte sur scène avec une assurance contagieuse. En trois ans, sa plateforme numérique a permis de commander des tests médicaux en ligne, de faire prélever des échantillons à domicile, et de consulter des médecins sans bouger de chez soi. Résultat? 50 000 tests réalisés à domicile, plus de 200 000 vies touchées. La salle l’ovationne. « Nous innovons parce que nous n’avons pas le luxe d’attendre », dit-elle. Et elle enchaîne, dans une tirade qui aurait fait rougir Shakespeare: « En Afrique, les solutions ne viennent pas d’ailleurs. Elles viennent de chez nous. »


Ifeoluwa Dare-Johnson présente sa solution innovante pour faciliter l’accès aux soins.

Puis vient le tour de Wawira Njiru, 31 ans, fondatrice de Food for Education. Sa mission ? Combattre la malnutrition infantile au Kenya. Son arme ? 530 000 repas servis chaque jour dans les écolesUn enfant qui a faim ne peut pas apprendre. Et sans apprentissage, on perd des générations, clame-t-elle. Dans la salle, même les plus endurcis avaient les yeux humides.

Avec le gouvernement kényan, elle a construit 15 cuisines industrielles. Si on peut le faire au Kenya, pourquoi pas ailleurs? “, lance-t-elle. C’est tout Lagos qui hoche la tête.

Wawira Njiru lors de la présentation de sa solution contre la malnutrition infantile.

Bill Gates: entre chiffres, humour et sagesse

Bill Gates, en mode panéliste cool, rappelle que d’ici 2100, la moitié des enfants du monde seront africains. Lagos, dit-il, deviendra la plus grande ville du monde. Puis il lance une blague sur la densité du trafic nigérian. La salle éclate de rire. Même Dangote esquisse un sourire.

Mais très vite, le ton redevient sérieux. Ce continent a une jeunesse brillante. Si nous investissons maintenant dans sa santé et son éducation, l’Afrique brillera au-delà de toute prévision, conclut-il.

La soirée est aussi un événement francophone…en anglais !Grâce à la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation (CENOZO), dix journalistes francophones ont eu la chance d’y participer. C’était aussi une masterclass en bilinguisme accéléré, suivre un événement 100 % en anglais, tout en tweetant en français. Mission accomplie.

Dix journalistes francophones ont pu participer à l’événement grâce au plaidoyer de CENOZO. Photo: Courtoisie.

À la sortie, tout le monde voulait une photo avec Bill Gates. Lui ? Il souriait encore, sûrement épaté par ce qu’il venait de voir : une Afrique qui ne demande plus qu’on la sauve, mais qui montre comment elle sauve ses enfants – avec passion, intelligence… et un soupçon d’audace.

Jeunes entrepreneurs dans la santé, l’alimentation et l’intelligence artificielle, posant avec Bill Gates

Par Nadine Umuhoza

Photo: Gates Foundation

Sangiza abandi iyi nkuru

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