Mouvement des Sahraouis pour la Paix (MSP) organise la 2ème Conférence Internationale pour le Dialogue et la Paix à Dakar
Le Mouvement des Sahraouis pour la Paix (MSP), en tant que force politique émergente, représente les Sahraouis qui ne s’identifient pas avec le projet politique du Polisario et vise à rapprocher les positions des Sahraouis des Provinces du Sud marocaines et les Sahraouis des camps de Tindouf sur une solution pacifique du conflit du Sahara.
Pour ce faire, le Mouvement des Sahraouis Pour la Paix, présidé par Lhaj Ahmed Barikalla, a ouvert, ce vendredi 27 octobre 2023, sa deuxième Conférence Internationale pour le Dialogue et la Paix, à la salle “04 Avril” du Centre International de Commerce Extérieur du Sénégal (CICES), à Dakar.
D’éminentes personnalités d’Europe, d’Afrique et d’Amérique Latine prennent part, en présentiel, à cet évènement, tels :
– SEM Domitien Ndayizeye, ancien Président du Burundi ;
– Monsieur José Bono Martinez, ancien Ministre de la Défense espagnol ;
– Monsieur Miguel Ángel Rodriguez Mackay, ancien Ministre des Affaires Étrangères du Pérou;
– Monsieur Adalberto Carlos Agozino, politologue et Président de l’Institut Argentin des Études Stratégiques ;
– Monsieur Juan Fernando Aguilar, ancien Ministre de la Justice espagnol et actuel Eurodéputé du PSOE;
Ainsi que d’autres personnalités qui sont intervenues à distance, tels que l’ancien Président du Gouvernement espagnol Rodriguez Zapatero et l’ancien Ministre des Affaires Etrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos.
Interventions
Intervention de José Bono, Ancien Président du Congrès et Ancien Ministre de la Défense de L’Espagne.
Au cours de son discours José Bono a félicité le MSP pour avoir choisi le Sénégal pour célébrer cette conférence.
José Bono a précis que La première réflexion que fait un politicien ou un militant de gauche, lorsqu’on lui parle du conflit du Sahara, est qu’il faut régler le problème en prenant en considération le respect des droits de l’homme et que le différend doit être résolu en respectant les valeurs et principes du droit international.
Il ajouté qu’en 1957, feu Sa majesté Mohammed V, a consacré son discours pour défendre la décolonisation de l’Algérie devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il a ajouté que Feu Hassan II a fait la même chose en 61 en dénonçant la colonisation déséquilibrée de l’Afrique par la France.
M. Bono a souligné suite à sa visite aux provinces du sud, il a pu constaté que le Sahara n’est pas un territoire occupé, car il n’a pas vu de militarisation ou oppression des populations.
Il a ajouté qu’en 1975, l’Espagne s’est retirée du Sahara en remettant le territoire au Maroc, qualifiant les sahraouis de Population dispersée et non pas de peuple constitué.
Traitant le statut quo, M. Bono a précisé qu’il fait sortir de l’impasse et mettre fin à la souffrance des sahraouis. Il a ajouté que « le Maroc veut un Sahara autonome sous sa souveraineté, voulait un Sahara qui fasse partie du territoire à l’instar des autres régions marocaines et le polisario voulait
Etat indépendant. Aucun d’eux n’a pu atteindre son objectif. Le vrai objectif et se mettre fin à la souffrance de la population sahraouie . Cette solution a été présentée par le Maroc. En 2007 le Maroc àprésenté le plan d’autonomie au Sahara qui a été qualifié par le Conseil de Sécurité de l’ONU de sérieux et réaliste »
Il a finalement souligné que le Sahara nécessite une solution arguant que « mon désir est que le polisario le Maroc le MSP et l’Algérie s’assoient à la table des négociations pour trouver une solution à travers le dialogue »
Pour M .Bono, la création d’un État au Sahara est une menace pour la paix et la sécurité de la région, incitant les présents à soutenir l’initiative du MSP qui aspire à une solution pacifique du conflit.
Intervention de Rodríguez Zapatero par vidéoconférence
Le Mouvement des Sahraouis pour la Paix incarne la dignité et le respect, auquel nous exprimons notre soutien et notre admiration. Dans cette ère pleine de conflits, de guerres et de terreur, l’humanité tarde à prendre le pas de la paix et à renoncer à la violence.
Aujourd’hui, vous organisez la deuxième Conférence Internationale pour le Dialogue et la Paix au Sahara, initiative qui se veut la plus démocratique et la plus moderne pour la région. Votre projet incarne la voie à suivre pour le Sahara. Je tiens donc à exprimer mon plein soutien au Mouvement des Sahraouis pour la Paix et à son projet.
J’aurais aimé être parmi vous aujourd’hui, mais mes obligations professionnelles m’en ont malheureusement empêché. Cependant, nous nous retrouverons bientôt. J’aime être aux côtés de ceux qui ont surmonté les pires épreuves pour offrir un avenir meilleur. C’est l’avenir des Sahraouis qui est en jeu, un avenir qui exige la reconnaissance du peuple sahraoui, son droit à choisir un gouvernement autonome apte à résoudre les problèmes économiques et sociaux, dans le plein respect de la dignité et des droits du peuple sahraoui. Ce gouvernement doit également être disposé à dialoguer avec le Maroc, car le dialogue est essentiel pour construire un avenir prometteur.
Le Mouvement des Sahraouis pour la Paix a été le premier à comprendre que la réconciliation est la voie et non pas la confrontation. La solution au problème sahraoui réside dans les négociations, non pas dans la violence ni dans la division.
La patience, la persévérance et la volonté sont nécessaires pour placer le dialogue au-dessus de tout. Il faut être prêt à se réconcilier, à comprendre l’autre partie, à pardonner et à tourner notre regard vers l’avenir pour ouvrir de nouvelles opportunités pour la jeunesse.
Le message du Mouvement des Sahraouis pour la Paix est clair : tôt ou tard, vos idées trouveront un écho auprès des instances officielles et auprès des pays liés historiquement à la question du Sahara.
Je vous souhaite un grand succès pour cette réunion, et sachez que vous pouvez compter sur mon soutien indéfectible pour cette noble cause en faveur de la paix, cause qui triomphera, peu importe le temps que cela prendra.
Je tiens à saluer tout particulièrement mon ami Haj Ahmed, dont l’énergie et la détermination ont été nécessaires pour mettre en œuvre ce projet. Grâce à cette initiative, nous pouvons aspirer à la paix au Sahara, encourager le dialogue avec le Maroc et avec d’autres pays, et ainsi réaliser le rêve de voir émerger le Grand Maghreb.Bonne chance lors de cette réunion, et je vous remercie infiniment.
Intervention de l’Ancien Président de Burundi, SE. Domitien Ndayizeye
Au cours de son Intervention, l’ancien Président du Burundi, SE DominitienNdayizeye a remercié le MSP pour cette invitation, en tant que personne physique, hors du cadre de l’UA.
Selon lui, la question du Sahara est l’une des plus anciennes en Afrique. Cette question était présente depuis mon exil en 1962, et même après ma présence en Belgique en 1982, et reste sans solution sur la table du Maroc, de l’Algérie, de l’UA et de l’ONU.
Nous devons conjuguer nos efforts pour trouver des solutions utiles à ce différend, étant donné que la situation a évolué, mais dans quel sens. Il y a le polisario et son droit à l’autodétermination et, de l’autre côté, le Maroc et sa proposition d’autonomie.
La négociation et la concertation directe sont nécessaires entre les parties, et la recherche de la résolution du conflit doit adopter une approche globale et inclusive.
Et l’on doit également constater qu’une tierce partie profite de ce conflit, sur le dos et des vies des Sahraouis.
Intervention de Juan Fernando Aguilar, ancien Ministre de la Justice espagnol et actuel Eurodéputé du PSOE.
Je tiens à vous saluer depuis le Parlement Européen, et je m’excuse de ne pas pouvoir être parmi vous aujourd’hui à Dakar, pour cette conférence internationale cruciale dédiée au dialogue et à la paix au Sahara occidental.
Mes salutations vont à ceux qui ont initié cette démarche, méritant la reconnaissance du Mouvement des Sahraouis pour la Paix ainsi que du Centre Africain de Renseignement Stratégique pour la Paix, dont le travail est salué.
Mon appréciation doit expressément être enregistrée, reflétant mon intérêt continu pour vos efforts visant à apporter une valeur ajoutée, non seulement à cet événement, qui rassemble des représentants de divers horizons, mais qui crée indéniablement un dialogue riche et inclusif.
Nous constatons que les efforts des Nations Unies ne font pas avancer la situation, et ce, malgré la désignation de Staffan De Mistura en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies.
Ce contexte coïncide également avec une nouvelle intervention des Etats-Unis en faveur d’une solution politique, une initiative que, contrairement au Front Polisario qui s’en est éloigné, le Mouvement des Sahraouis pour la Paix a accueillie favorablement.
Je suis convaincu que ce plan représente une option concrète, viable et réaliste pour garantir le bien-être et la prospérité des Sahraouis, qui autrement restent éloignés de leur terre. Il s’agit de briser cette léthargie qui, après cinquante ans, est devenue insupportable, provoquant la souffrance des Sahraouis dispersés, déplacés, voire confinés dans les camps de Tindouf depuis bien trop longtemps.
Par conséquent, c’est l’occasion pour le Mouvement des Sahraouis pour la Paix d’expliquer, voire de développer, la formulation de cette solution de compromis annoncée à Las Palmas de Grande Canarie, en Espagne, avec la conviction que ce plan représente une option tangible, viable et réaliste pour assurer le bien-être et la prospérité des Sahraouis, qui sont actuellement déplacés de leur terre.
Cette conférence vise essentiellement à promouvoir une initiative de dialogue et de débat ouverte, inscrite dans les efforts du Mouvement des Sahraouis pour la Paix, afin de s’imposer comme troisième voie dans la recherche d’une solution pacifique et mutuellement acceptable à un conflit aussi complexe et douloureux que le Sahara occidental.
La question qui se pose maintenant est : combien de temps cette situation va-t-elle encore durer ? Encore cinquante ans d’immobilisme, de statu quo, de déni réciproque de la légitimité de l’autre partie, sans même tendre des ponts de dialogue, comme si l’on prétendait que l’on progressait vers un processus de négociation, constamment entravé par les obstacles évidents que nous avons tous sous les yeux.
J’espère sincèrement que des initiatives, telles que la vôtre, ouvriront la voie à un dialogue propice à la paix, à un respect mutuel des droits de chacun, et qu’elle sera mutuellement acceptable, validée par la légalité internationale et par les Nations Unies. C’est la seule façon de mettre fin à une situation qui dure depuis trop longtemps et qui provoque tant de douleur.
Intervention de l’Ancien Ministre des Affaires Etrangères du Pérou, Miguel Ángel Rodríguez Mackay
L’ancien Ministre des Affaires Etrangères péruvien, Miguel Angel Rodriguez Mackay, a adressé des félicitations chaleureuses au Mouvement des Sahraouis pour la Paix en saluant leur courage inébranlable dans la quête d’une solution pacifique au conflit sahraoui. Il a reconnu l’importance cruciale de mettre fin à la souffrance endurée par la population sahraouie.
De plus, l’ancien Ministre péruvien a exprimé sa profonde admiration envers les Chioukhs et notables sahraouis pour leur ouverture d’esprit à l’égard de la vision du Mouvement des Sahraouis pour la Paix (MSP) et son projet de résolution du conflit au Sahara. Il a souligné l’importance de l’unité et de la coopération dans leur quête pour la justice pour les Sahraouis.
M. Rodriguez Mackay a affirmé que la paix est une condition non négociable pour garantir une stabilité, et non simplement un rêve. Il a insisté sur la nécessité pour les Sahraouis des provinces du Sud et ceux des camps de Tindouf de travailler ensemble avec sérieux et détermination pour parvenir à la paix durable.
Le rôle vital de la femme au sein de la société sahraouie a été mis en exergue par l’ancien Ministre, mettant en lumière sa participation efficace dans le développement socio-économique et politique de la région ; il a encouragé la pleine implication des femmes dans ces domaines-clés.
En conclusion, M. Rodriguez Mackay a souligné que la quête pour la paix dans la région exige une coopération continue et une compréhension mutuelle entre toutes les parties concernées. Il a insisté sur la nécessité de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes pour créer un avenir plus stable et prospère pour la population sahraouie.
Il a souligné que la paix ne peut être réalisée qu’en travaillant de concert, en respectant les droits de tous les individus et en reconnaissant la valeur essentielle de chaque membre de la société sahraouie, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. La vision du MSP pour une solution pacifique au conflit du Sahara apparaît comme un espoir réaliste, à condition que toutes les parties concernées s’engagent pleinement dans cette vision noble.
Intervention du politologue argentin Adalberto Carlos Agozino
L’intervention du politologue argentin a l’émergence du Mouvement Sahraoui pour la Paix en tant qu’opposition au Polisario et en tant que représentant d’une partie de la société sahraoui qui n’accepte plus les thèses des séparatistes du FP et aspire à mettre fin à la souffrance de toute une population et à la division des familles sahraouie et faire sortir le conflit du Sahara de l’impasse.
Il a également salué les efforts déployés par le MSP en faveur de la paix et des négociations entre toutes les parties au conflit avec comme base de négociations la proposition d’autonomie présentée par le Royaume du Maroc comme solution au conflit qui permet à la population locale du Sahara de gérer ses propres affaires.
Pour le politologue argentin, l’intransigeance du Polisario ne fait qu’aggraver la situation humanitaire dans de Tindouf et prive les sahraouis des camps de regagner la patrie et vivre normale et bénéficier du bien-être qui leur offre leur pays d’origine.
M. Agozino a affirmé que le MSP doit recevoir le soutien de la communauté internationale pour pouvoir construire une logique d’ensemble constructive où sont respectés les intérêts et les besoins de tous les Sahraouis et où toutes les parties sont gagnantes. Il a ajouté que la communauté internationale doit œuvrer pour la promotion de la paix au Sahara et pour une solution de compromis au conflit.